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  • Colette et Jean-Paul Deremble

Séance 3 : Porter du fruit. Pistes de réflexion sur la richesse.

Dernière mise à jour : 20 mars 2021




Séance 3 : Porter du fruit. Pistes de réflexion

La vidéo correspondant à cette séquence est accessible par ce lien :


1. Le texte évangélique : Matthieu 25, 14-30

Un homme part en voyage : il appelle ses serviteurs et leur confie ses biens.

À l’un il remet une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul : à chacun selon ses capacités. Et il part.

Aussitôt, celui qui a reçu les cinq talents s’en va pour les faire valoir et en gagne cinq autres. De même, celui qui a reçu deux talents en gagne deux autres. Celui qui n’en a reçu qu’un fait un trou dans la terre et cache l’argent.

Longtemps après, le maître revient et leur demande des comptes.

Celui qui a reçu cinq talents présente cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres“. Le maître lui dit : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”

Celui qui a reçu deux talents dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Le maître lui dit : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”

Celui qui a reçu un seul talent arrive : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Le maître répond : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.

2. Qu’est-ce qu’une parabole ?

C’est une histoire courte, à valeur universelle, qui permet de délivrer un message de façon dérivée, sans le dire de manière explicite : c’est au lecteur de le trouver. Il est fait pour que, comme dans une pièce de théâtre, on s’identifie à un ou l’autre des acteurs de l’histoire qui devient ainsi la nôtre.

En Orient, on aime beaucoup parler par paraboles (l’Évangile en compte au moins une quarantaine), manière de laisser chacun libre du sens qu’il veut donner à sa vie.

3. Nous avons tout reçu, tous différemment, mais tous beaucoup

Tout commence par un acte de confiance inouï. L’évangéliste parle d’une somme gigantesque : un “talent“ est une monnaie qui représente, pour l’époque, des sommes faramineuses ; c’est le salaire de 17 années de travail d’un paysan palestinien : 5 talents, c’est le super gros lot !

C’est une image :

Il s’agit, pour chacun de nous, de nos talents, au sens contemporain : chacun reçoit, à sa naissance et en fonction de son éducation, de ses rencontres, du hasard, des dons, des chances. Ces dons sont différents car nous sommes tous différents. Nous n’avons pas à comparer. Chacun peut faire fructifier ce qu’il reçoit.

Il s’agit aussi et surtout de la vie, de la planète, confiée à l’humanité. Nous en sommes dépositaires, pas propriétaires. Rien ne nous appartient.

La parabole nous invite d’abord à nous émerveiller sur l’immensité incroyable de ce que nous avons reçu, nous personnellement, et plus largement l’humanité, de savoir que rien ne nous appartient.

2. Que faire de notre liberté ?

De ce qu’on nous confie, nous pouvons faire ce que nous voulons, puisque le maître part et laisse ses serviteurs seuls. Nous sommes seuls responsables de ce que nous avons reçu en dépôt :

. on peut le faire fructifier.

. on peut attendre passivement que le temps passe, être dans la peur et vivre de ressentiment. Le mauvais serviteur vit comme s’il n’avait rien reçu. A la fin, il reporte la faute sur le maître qu’il trouve injuste.

3. Quelle est la bonne nouvelle ?

. La parabole délivre une vision très optimiste de l’humanité. Elle est capable de choses formidables et sa vocation est d’accéder à la joie.

. Les deux premiers serviteurs ont reçu des sommes différentes et tous deux accèdent à la même joie : ce ne sont pas nos dons qui comptent : c’est ce qu’on en fait.

. Une seule attitude n’est pas admise : rester dans l’inertie, la paresse, le manque d’initiative, de créativité. Le mauvais serviteur est resté dans la position de l’inférieur, qui a peur et qui n’ose pas prendre ses responsabilités.

L’histoire se termine par une maxime très ancienne qui peut sembler très cruelle, et elle l’est. Mais la vie peut être cruelle, elle aussi. On peut l’expliquer par cette « parabole » mathématique :

Celui qui a 5 rend 5 de plus soit 10 : bénéfice 100%

Celui qui a 2 rend 2 de plus soit 4 : bénéfice 100%

Celui qui a 1 rend 1 soit 1 : bénéfice 0%

Ou encore

5 x 5 = 25

2 x 2 = 4

1 x 0 = 0

La peur annule tout. Seules l’audace et la confiance ont de la valeur. Nous sommes là pour porter du fruit. Reste à savoir comment : quel fruit souhaitons-nous porter, pour nous individuellement, mais aussi pour le monde ? Est-ce que nous rendrons plus belle la planète qui nous a été confiée ?

La phrase que nous retenons pour notre collection de trésors :

« Je vous ai choisis pour que vous donniez du fuit » (Jean, 15,16)


Tableau d’Andrei Mironov 2013




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