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  • Colette et Jean-Paul Deremble

Séance 10 : Prier, pistes de réflexion sur la prière.


Séance 10 – « Notre Père ». (Mt 6, 7-13). Pistes de réflexions sur la prière.


La video correspondant à cette séance est accessible sur Youtube : (Youtube Cat’écho) https://youtu.be/4vUJqaLJg68


Les vidéos des séances précédentes sont visibles sur Youtube Cat'écho

les liens des séances précédentes ont changé, on les trouve indiqués au début de chaque séance enregistrées sur Wix




Prier;

Parmi les points communs à toutes les religions, il y a la prière. Dans tous les pays du monde, à toutes les époques, on voit des gens qui éprouvent le besoin de prier : c’est une attitude universelle.


Prier, est-ce demander des faveurs à Dieu ?

Spontanément on peut penser que c’est une manière de demander à Dieu de nous donner des choses qui nous tiennent à coeur. Par exemple on voudrait la réussite d’un projet, la guérison de quelqu’un qu’on aime …Pourtant, dans la vie, il y a, c’est inévitable, des choses qui ne vont pas, des maladies, des accidents. Dieu est- il là pour modifier les règles du jeu de cette vie ? Ce ne serait pas raisonnable d’imaginer qu’on pourrait lui souffler des idées pour qu’il arrange un peu les choses pour certains…

L’Evangile nous le dit clairement « Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne faites donc pas comme eux, car il sait, votre Père, ce dont vous avez besoin, avant que vous l’ayez demandé » (Mt 6, 7-8).


Prier, c’est faire le point en soi.

Nos peines, nos joies, les nôtres, celles des autres, on a besoin de les dire, de les exprimer. C’est peut-être plutôt dans ce sens-là qu’on peut comprendre la prière : c’est un moyen que nous avons de confier ce qui ne va pas, de nous réjouir de ce qui va. C’est un moment où on réfléchit aux causes, aux conséquences, des événements qui traversent notre vie, où on médite sur les choix à faire...


Cela se fait dans le silence et la solitude. L’Evangile nous dit : Quand tu pries, va dans ta chambre, ferme ta porte» (Mt 6, 5). C’est bon, régulièrement, de fermer la porte de l’agitation, de prendre conscience de ce qui se passe de beau ou de difficile dans le monde. Alors, on peut faire la vérité au fond de nous.

Dans la vie on est le plus souvent en train de jouer un rôle, de lutter pour exister, de montrer qu’on est fort. Quand on est seul, on est naturel, on est soi-même, on n’a rien à prouver à personne. Ce sont des moments vérité : ils sont irremplaçables.


Prier c’est se mettre en face de l’amour infini.

Mais, pour les croyants, quelle que soit leur religion, prier, ce n’est pas simplement méditer : c’est s’adresser à Dieu.

Mais qui est Dieu ? Personne ne l’a jamais vu, personne ne le connaît : chaque religion, chacun d’entre nous se fait de Dieu une image différente. Pour un chrétien, Dieu c’est l’amour infini : c’est ce que dit l’Evangile. Pour le chrétien, prier, c’est donc se mettre en présence de cet amour infini.


Le « Notre-Père »

Les chrétiens appellent Dieu Père. Pourquoi ? Pour un humain, l’amour d’un père ou d’une mère pour son enfant, c’est sans doute la manière d’aimer la plus désintéressée qu’on connaisse. Un parent fait tout pour son enfant. Il ne veut que son bonheur.

-C’est pourquoi la prière du chrétien commence par « Notre Père ». Lorsqu’on prononce ces mots, qu’on les laisse résonner en nous, on prend conscience qu’on est aimé infiniment. On sait qu’on n’a pas besoin d’avoir honte de ce qu’on peut avoir fait de pas très bien.

On se rappelle aussi que, si nous sommes aimés infiniment comme l’est un enfant par ses parents, nous pouvons aimer les autres comme des frères. On se met donc dans cette perspective à la fois de se savoir aimé et de vivre avec les autres comme avec des frères.


. La prière du chrétien ajoute : « qui es aux cieux ». Les cieux, c’est une image : Dieu n’est pas dans l’atmosphère. Le ciel est une métaphore pour dire l’infini. Cette image nous dit que l’amour, qui est très intime, comme celui d’un Père, est aussi inaccessible, parce que, aimer sans condition, c’est presque impossible pour nous. L’amour est, comme on l’a dit, « transcendant ».


Mais est-ce que Dieu existe ? A vrai dire, personne n’en sait rien. On ne peut pas prouver l’existence de Dieu. Par contre ce que certains peuvent dire, c’est qu’ils font l’expérience d’être infiniment aimés : ils font donc l’expérience de Dieu.


Lorsqu’on prie, comme on vient de le dire, c’est-à-dire lorsqu’on se met dans cet état de certitude qu’on est infiniment aimé et qu’on a la vocation d’aimer, il y a quelque chose qui se passe en nous : on est transformé.

Par la prière, on ne change pas les événements, on ne modifie pas la volonté de Dieu : on se laisse transformer.


Que demander ?

Pourtant, dans un autre passage, l’Evangile nous dit ceci : « Demandez, on vous donnera. Cherchez, vous trouverez. Frappez, on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe, on ouvrira.

Cela semble contradictoire. En réalité, cela ne l’est pas, car l’Evangile compte sur notre intelligence pour que nous ne demandions pas… n’importe quoi.

C’est ce que nous dit la prière du « Notre-Père » :

Que ton Règne vienne,

que ta volonté soit faite

Le chrétien demande que le « règne » de l’amour grandisse dans le monde.

Il demande de faire la « volonté de Dieu » : la « volonté de Dieu », c’est que nous soyons pauvres de coeur, doux, bienveillants, artisans de paix…


Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Le pain c’est un symbole. C’est ce qui nourrit notre cœur, notre intelligence. Le chrétien demande d’avoir tous les jours cette nourriture, cette énergie, pour aimer davantage.


Il demande enfin d’être pardonné et de pardonner :

Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation

mais délivre-nous du mal.


Ainsi, la prière chrétienne ne demande à Dieu de modifier le fil de l’histoire, de faire qu’on réussisse nos entreprises ou qu’on ne soit pas malades : elle demande essentiellement trois choses :

. que grandisse l’amour dans le monde,

. que nous ayons la force qui nous permette d’y contribuer,

. que nous soyons pardonnés si nous n’y arrivons pas.


La prière, une attitude d’humilité

Mais pourquoi le demander au lieu de le faire soi-même ? En réalité, le fait de demander ne veut pas dire qu’on attende que Dieu agisse à notre place. C’est une manière de reconnaitre que nous avons besoin des autres. Prier c’est reconnaître qu’on est petit, qu’on n’est pas tout-puissant. Le dire nous transforme en nous mettant dans une attitude d’humilité.


Bilan : l’importance de la prière

La prière, c’est peut-être aussi indispensable que la respiration :

Elle permet le discernement, ce mot difficile dont on a parlé en lisant le récit de la guérison de nos aveuglements. Pour voir clair dans notre vie, il faut prendre le temps de cette pause, où on pense aux autres, à ce qu’on pourrait faire pour eux, où on réfléchit aux moyens de construire la paix autour de nous, la paix en nous aussi, où on reprend de l’énergie, parce que la vie est parfois difficile, où on relit le passé, où on s’émerveille, où on remercie de la chance qu’on a.

Elle permet aussi l’humilité : car, se mettre en face de l’infiniment grand, c’est prendre conscience qu’on est tout petit.

Elle permet enfin de nous transformer : car si on fixe notre regard sur cet horizon d’amour infini, qui est notre vocation profonde, ce regard-là nous transforme.


Comme à chaque séance, on peut mettre dans notre boîte à trésors une phrase qui aide à vivre. Ce peut être :

« Pardonne-nous nos offenses et pardonnons à ceux qui nous ont offensés ».




L’image est une orante de la Catacombe de Priscilla à Rome

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